La Carretera Austral est la route qui part de Puerto Montt à Cochrane, soit 880 km. Ce chantier lancé sous l'époque de la dictature du général Pinochet et commencé dans les années 1975 avait pour objectif de relier les différentes parties de l'extrême sud par un axe unique Nord - Sud et partiellement achevé au début des années 90.
Nous avons retrouvé cette route en provenance de la frontière Argentine , au niveau du lac Général Carera, dans son tiers inférieur.
Le premier tonçon, qui nous mènera jusqu'à la capitale de la province, Coihaique, se fera dans des conditions idéales: asphalte, pas de vent et grand soleil sur les sommets enneigés. Même si la température de ce côté-ci des Andes a largement augmenté, nous retrouvons aussi une ambiance plus humide. Climat océanique oblige!
Le lendemain, nous recherchons vainement une lavanderie ouverte pour faire le linge. Rien. L'office du tourisme est lui aussi fermé. Ce n'est qu'un passant qui nous expliquera la raison de ce samedi de black out: nous sommes le 1er mai. Alors tant pis, on reprend la route.
Direction Puerto Cisnes, à 130 km au nord, sur la côte Pacifique. Cette fois ci il pleut des trombes et dès que nous montons des cols, on tombe dans un épais brouillard. Nous bénéficierons là encore de routes asphaltées sauf sur les derniers 30 km ou la piste reprend ces droits.
Toute cette eau s'évacue à travers de nombreux rios que l'on croise sans cesse et qui grossissent à vue d'oeil au fur et à mesure que l'on se rapproche de la mer.
Puerto Cisnes est un petit port de pêche caché au fond d'un estuaire donnant sur grande plage de sable. Pourtant avec ce temps gris et ruisselant, l'atmosphère est un peu lugubre. Il pleuvera toute la nuit en rafales et le camping car, pourtant bien à l'abri derrière la mairie, sera plusieurs fois bien secoué.
Le lendemain les choses sérieuses commencent. Piste, piste et encore piste!
On plonge cette fois ci dans une forêt luxuriante, avec des bambous, des maños et des coigues. La végétation est tellement drue que la piste se rétrécie et qu'il est impossible de doubler. Heureusement qu'il n'y a quasiement aucun véhicule et que la vitesse est plutôt faible (40km/h), car la visibilité dans ces pistes zig zagantes est plutôt très faible!
Nous arrivons en milieu de journée à Chaiten, ville qui possède toutes les infrastructures nécessaires comme nous le précisent nos 2 guides (Gallimard / Lonely Planet).
Pourtant stupeur et surprise en arrivant: le village de 7000 habitants semble désert et des tas de sable gris jonchent les rues.
Et pour cause!
El Chaiten à subit l'éruption de son volcan proche il y a 2 ans et la ville a été ravagée. A tel point que le gouvernement ne veut pas remettre en place les infrastructures (Cf article sur El Chaiten).
Alors face à ce paysage lunaire et cette ambiance particulière, nous partons 10km plus loin dans un autre petit village de la côte pour y bivouaquer et fêter l'anniversaire de Valentine.
Au total 550 km de piste bien humide qui nous aurons fait penser plus souvent à de la forêt tropicale qu'à de la piste sud américaine. Pourant séduits par cette nature sauvage et cristalline, on s'est promis de revenir en été.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire