On aurait du s'en douter, il n'y a que les 4x4 qui y vont.......
Pourtant, de source sûre certains avaient réussi à en ressortir et le passage vers San Pedro de Atacama au Chili nous tentait trop.
Alors on a quand même pris un guide avec son véhicule et on est partis en milieu d'après midi pour Alota, un village distant de 130km d'Uyuni, sur la piste qui rejoint Ollagüe, un poste frontière avec le nord du Chili.
3h30 de piste avec les premières "toles ondulées" qui génèrent dans le camping car un bruit assourdissant et font vibrer atrocement la cellule. Impossible de freiner brusquement sinon l'arrière chasse! Alors une seule solution, ne pas dépasser les 20km/h. La mise en bouche nous prend un peu de court et ce n'est qu'à la nuit tombée que nous arrivons pour bivouaquer.
On commence à mieux comprendre le 4x4. Notre guide, venu en famille, commence à comprendre les limites du camping-car après avoir apprécié le concept de maison roulante! Alors il nous prévient, nous devrons partir plus tôt le lendemain.
Et c'est en effet à 6h30 du matin que le tour de clé est donné au moteur!
Cela ne fera que se confirmer. Le petit chemin serpente sur des versants d'herbe rase, de zone caillouteuse mais selon le guide, la qualité du chemin est bien meilleure que la route principale. Et Elliot passe!
En milieu de matinée, notre première lagune avec ses premiers flamands roses. Nous sommes seuls. Le ciel est d'un bleu azur, le soleil commence à réchauffer l'athmosphère. C'est majestueux.
On repart. Direction la laguna Canapa. Rapidement l'herbe rase cède la place à du sable d'abord grossier puis de plus en plus fin. Et ce qui devait arriver, arriva: notre premier ensablement!
On sort la pelle acheté à La Paz avec Benoit (mon dernier investissement) et l'on s'y colle. En 1/2 heure, Elliot s'en sort et nous, essoufflés par l'altitude et la débauche d'énergie avons un peu de mal à profiter du vol de flamands roses qui décollent de la lagune.
Notre guide roule devant nous et nous indique les meilleurs chemins à prendre. Pourtant cette fois ci il repart et ne voit pas que nous avons du nous arrêter pour démonter les roues jumelées de l'arrière, une pierre s'étant bloquée entre deux et risque de faire éclater les pneus. En repartant, rebelotte, on s'enlise. Le guide n'est toujours pas revenu et le moral en prends un coup au fur et à mesure des tentatives avortées de sortir de cette croute de sable de surface.
Cette fois ci on mettra plus d'une heure à s'en dégager et lorsque le Camping -car sort, je ne m'arrête pas et conduit 5km avant de stopper. Les autres s'entasseront dans le 4x4.
Il est presque 3 heures lorsque nous décidons de déjeuner. Certains sont un peu patrac, d'autres fatigués et seuls les enfants ont la pêche. Mais cette pose nous ragaillardit et les assurances du guide sur un meilleur état de la piste nous remonte le moral. Néanmoins, on sent chez lui un certain stress pour être dans les temps à la frontière, car lui doit être revenu au point de départ le lendemain soir.
Alors on repart rapidement. Cette fois-ci c'est un paysage de pierres sculptées par le vent, le sable et le gel qui nous dévoile un "arbre de pierre".
Puis 15km plus loin, au détour d'une colline, nous plongeons sur la "laguna Colorada", un lac au couleurs rouge avec des blocs gigantesques blancs et toujours des colonies de flamands roses.
La couleur particulière provient d'algues microscopiques qui réagissent avec le soleil. Nous apprendrons que les blocs blanss sont des blocs de borax, cette matière utilisée en chimie pour servir de catalyseurs à certaines réactions.
La pause associée à ce lieu nous subjugue. Cette couleur est totalement iréelle et la chaîne de montagnes qui nous entoure avec ses cônes blancs de neige rajoute à la féérie du lieu.
Pourtant il faut repartir. Objectif, rejoindre un poste de douane dans un mini village à plus de 5000m. Il nous reste une heure trente avant la fermeture. Alors c'est parti. Elliot nous surprendra en grimpant sans rechigner ces 800 m de dénivellé. Pour les non initiés, le manque d'oxygène lié à cette altitude fait perdre la moitié de la puissance du moteur. C'est ainsi que nous gravirons les derniers mètres en première, à 15km/h. Bravo Elliot!
Là une surpise nos attendait. Le poste douanier était fermé à cause du match amical Allemagne- Argentine!
Et oui, dans ce village minier, le réfectoire était ce jour là, le lieu de RDV de toute la population masculine. J'ai du un peu me forcer pour taper sur l'épaule de mon douanier. 1-0 pour l'argentine à 8mn de la fin cela rend nerveux. Le sourir agacé du douanier me l'a confirmé immédiatement.
Il s'est extrait pourtant de l'assemblée et nous nous dirigions vers son office lorsqu'il s'est repris. Il m'a demandé mon papier d'importation temporaire, me la pris en me disant: " A la fin du match, je le saisirais dans l'ordinateur. C'est bon, tu peux y aller". Durée de la procédure: 45 s. Un record du genre.
C'est peut être les effets secondaires de l'altitude. Je n'ai jamais su si l'Allemagne avait finalement perdu....
Et nous sommes encore repartis. Ce n'est que 45mn après, suite à un dernier arrêt pour voir des geysers "Sol de Manana" gloutonner en lancant des fumerolles que nous sommes arrivés pour le bivouac à la laguna "Polques". Fatigués (voir exténués) mais avec les mirettes toujours ecarquillées des images de la journée. Pourtant une délicieuse surprise nous attendait encore ce jour: une baignade nocturne dans des sources d'eau chaude. On a pourtant longtemps hésité, les 7° extérieur ne nous motivant pas beaucoup. On y a finallement été. Et même Laure, pourtant frileuse, ne voulais pas en ressortir une heure après.
Expérience ravigorante et cette nuit là, on a tous bien dormis.
Rebelotte, levés à 6 heures du matin. L'objectif est d'atteindre le poste frontière pour 9h30 du matin.
La caravane s'ébranle et le chemin globalement descend. Cela fait du bien. On croise de nouveaux paysages idylliques avec notamment le désert de "Salvador Dali", en raison d'immenses blocs de pierre surréalistes qui se dressent sur les dunes de sables jaune ocre.
Puis c'est au tour de la "laguna verde", ultime curiosité avant la frontière. Sa couleur vert intense apparait lors des jours ventés. C'est l'un des endroits du bout du bout du monde préférés des photographes de National Geographic ou de la Nasa. En face, se dresse la volcan Licancabur et ses 5960m.
Grandiose!
Nous arrivons au bout de notre aventure en rejoigant le petit poste frontière de Hito Cajon. Celui ci se résume à une cahute qui sert de poste d'émigration et une barrière qui coupe la piste en deux! Des 4x4 sont arrivés avant nous et déchargent les quelques toursites qui prennent un bus pour rejoindre le Chili. Elliot fait figure d'intrus à cette altitude et le ravitaillement du réservoir via un bidon hissé sur le toit du 4x4 de notre guide et un tuyau en plastique attirera les regards.
Nous aurons même droit à la poignée de main chaleureuse du policier en charge de l'émigration qui n'en revient pas de voir une famille de 8 personnes et 3 générations dans sa bicoque.
Ca y est, nous voila au Chili après 400km intenses.
Rapidement nous rejoignoons une route goudronnée parfaitement lisse (quel régal) et ce n'est que 57km plus loin que nous faisont sans encombre les formalités d'immigration au Chili, avec une vraie fouille du Camping car par les douanes locales. Cela nous change.....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire